Deuxième entretien (Un vrai cette fois!)

La seconde fois, il a ENCORE fallu que je me fasse violence. je me suis posée à un endroit visible sur la grande place à côté du marché, là où beaucoup de personnes passent.


Du coup, je faisais du repérage : les gens qui sont pressés, ça se voit tout de suite, et je ne veux pas déranger.
Quand je voyais des gens plus détendus, je commençais à les solliciter. Souvent les gens sont méfiants, ce qui est normal; donc je n’insiste jamais. La plupart pensent peut être que je veux leur vendre quelque chose, mais comme je n’avais qu’une ardoise avec moi, ils pensaient plutôt peut être que j’allais leur parler de Dieu?

Au bout d’un moment, j’engage la conversation avec un monsieur qui n’avait pas l’air trop occupé.

ET ÇA S’EST TRÈS BIEN PASSE, il ne m’a pas mangé 😎!

Je dis ça, parce que mon cœur battait si fort, comme si j’étais en danger, vraiment c’est grave 😫. J’ai fait du Théâtre, j’ai tenu un bar, travaillé dans le tourisme, en restauration, vraiment je croyais que ce serait plus facile pour moi d’aborder les gens 🤨. En plus je suis souriante, parce que cette démarche me tient à cœur et puis j’aime bien les gens…
Mais c’est difficile, car j’avais un gros problème de légitimité, qui, à force de pratique, commence à être de moins en moins prégnant chez moi.

Donc avec ce monsieur, nous avons parlé de l’inflation et du poids psychologique qu’il fait peser sur les humains. Ce n’était pas très « académique » comme entretien, car je suis débutante. Mais la convivialité a été respectée, et c’est l’essentiel; en même temps, ce n’est pas difficile, j’étais TRÈS d’accord avec cette personne. Par contre, du coup, ça m’a ouvert l’esprit sur mon principal problème quand je pratique l’entretien épistémique : quand je suis très d’accord, mon cerveau est ENVAHI d’arguments à ajouter à la conversation, genre : « ah mais oui, c’est vrai parce que ça, et ça… », qu’il faut que je restreigne. Et c’est très difficile de passer outre, de cloisonner cette partie de matière grise qui s’énerve toute seule. Il FAUT qu’elle reste dans son coin.

C’était super. Le monsieur était content à la fin de l’entretien, et … on est resté discuter pendant 30 minutes après. Et donc il a fallu que je parte, je ne tenais plus debout.

Et donc, c’est là que j’ai compris que, si je voulais mener des entretiens en plus grand nombre, il allait falloir que je puisse m’asseoir éventuellement, parce que la station debout sans marcher m’est très pénible; et je viens de penser qu’on pourrait les pratiquer en marchant? (Idée à creuser) (Mise à jour! L’école des péripatéticiens, mais oui bien sûr, ça me rappelait quelque chose de mes années de Philosophie. Le double sens est malheureux, par contre)

La suite au prochain épisode!