Tout allait bien quand…

Je me suis demandée si j’allais raconter cet événement désagréable. Parce que je n’avais pas tellement envie de revenir dessus. Sauf que ça fait parti du principe, à mon sens.

Donc, ce jour là, tout allait bien. je croise une personne très agréable, une dame, qui est très intéressée par les entretiens épistémiques et qui est attirée par l’affirmation : « Faut il interdire l’alcool? ». Et donc on part là dessus. Et elle pense que non, d’une part pour une question de liberté individuelle, et aussi de culture. Tout se passe bien, et, quand on commence à parler de cultures différentes, dans lesquelles l’alcool est interdit, la discussion dérive, à son initiative, sur le voile et le féminisme. Et honnêtement, je ne suis pas DU TOUT à l’aise sur ce sujet, donc on en parle rapidement, mais je fini la discussion en douceur parce que je n’arriverai pas à garder ma neutralité, je le sens bien.
Et pendant tout ce temps là, en fond de tâche, y avait un monsieur qui nous tournait autour. Sauf que j’étais très concentrée, donc j’ai pas fait plus attention que ça, je me souviens seulement vaguement de son apparence. Et il s’en va, pendant que nous finissons tranquillement notre discussion. Ça s’est très bien terminée, la personne était trop contente, elle me dit : « J’ai bien fait de m’arrêter pour discuter, c’était super, et je vais continuer à y réfléchir ! »
Et de mon côté, je passe aux toilettes (maudite vessie vous allez comprendre) avant de rentrer chez moi, la médiathèque allait fermer.
Et, en repassant dans le marché, je recroise la dame qui attendait à un des stand; et là elle m’attrape, et me dit : « Ah bah, y a un monsieur qui est venu me voir, après notre discussion !  » Et elle me raconte, un peu énervée et angoissée, que le monsieur l’a agressée verbalement, lui disant « Tout va mal à cause des femmes comme vous! « . Et du coup, je suis restée interdite j’avoue, le monsieur était parti, et moi je lui ai demandée si elle allait bien. Et ça avait l’air d’aller. Je suis restée avec elle 5 minutes à discuter. Mais je savais pas quoi dire, en fait. Donc je suis rentrée chez moi.

Et bah j’allais pas bien après ça. Et je me sentais surtout furieuse. Furieuse qu’il ait attendu qu’on se sépare pour s’en prendre à elle. Mais aussi beaucoup coupable. C’était à cause de moi que ça s’était produit. J’étais vraiment super mal. Je suis quelqu’un qui se sent rarement légitime dans quoi que ce soit, et là ça a tout remis en cause. hhhhhhhhh 😒😒😒. Y a un paquet de noms d’oiseaux qui me sont passés en tête.

Donc j’en ai parlé à mon formateur, il fallait. J’étais dans un état !!! Il m’a dit quelque chose de très juste, c’est que ça aurait pu arriver suite à une discussion entre deux potes sur le trottoir. Donc j’y suis retournée direct le vendredi d’après. Non mais ho ! On va pas se laisser faire, merde. Ça pourrait me rendre misandre une connerie pareille, jvous jure. Heureusement que j’ai des contre exemples sous la main.
Évidemment, l’éternelle pessimiste que je suis pense : « tout se passait trop bien, fallait bien que quelque chose tourne mal. »

Bref. J’ai craché ma pastille, allons de l’avant.